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Cet article fait suite à un premier rédigé sur ce sujet, que vous pourrez lire en cliquant ici : Clé #1 – De la perte de business à la réinvention des modèles économiques

Une impossibilité de prévoir et d’anticiper qui nous déstabilise

Le deuxième défi auquel nous met face cette crise du covid, c’est la perte de repères. Nous sommes dans l’incertitude la plus totale. Combien de temps cela va-t-il durer ? Y aura-t-il de nouveaux confinements ? Comment vont réagir les consommateurs ? et les banques ? les marchés financiers ? Autant de questions auxquelles personne n’a la réponse.

Certains, après des mois de télétravail, prévoyaient pour la rentrée de septembre le retour à une certaine « normalité ». Et puis patatras, du jour au lendemain, tel ou tel département devient « zone rouge », et c’est reparti pour le télétravail…

Impossible de prévoir, d’anticiper, d’organiser. Ce qui nous met à mal, nous sort de notre zone de confort. Ce n’est pas notre mode habituel de fonctionnement, encore moins sous stress.

Développer son ancrage et son centrage

Pour faire face à cette perte de repères, nous devons développer de nouvelles aptitudes et compétences. Pour commencer, travailler notre ancrage et notre centrage, pour rester stable à l’intérieur, quelques soient les événements extérieurs, les virements et revirements de situation. C’est tout un apprentissage, on ne devient pas « maître yogi » du jour au lendemain (et ce n’est pas le but), mais on peut vraiment développer ces aptitudes. La méditation en pleine conscience et le yoga notamment y aident.

Apprendre à lâcher prise et oser la confiance

Un travail sur soi, qui peut être mené avec un coach ou tout autre accompagnant, peut aussi aider à lâcher prise, aptitude on ne peut plus utile en ce moment. L’idée, c’est de lâcher le contrôle (ou la volonté de contrôle) sur ce que l’on ne peut pas par définition contrôler. Voici une réflexion lue récemment sur les réseaux sociaux qui résume bien ce qu’est le lâcher prise : « A force de vouloir contrôler tout ce qui nous entoure, on perd son énergie et sa sérénité. Lorsqu’on réalise qu’on ne peut changer ni les événements, ni les autres, et qu’on peut seulement changer sa façon de les percevoir, on est dans le lâcher prise. »

Au-delà du lâcher prise, il est important d’ « oser la confiance », pour reprendre le titre d’un ouvrage de B. Martin, V. Lenhardt et B. Jarrosson. Dirigeants et managers doivent sortir de l’idée que tout repose sur eux. Comprendre que leur rôle n’est pas là mais est plutôt de rester stables et ancrés pour pouvoir mobiliser les énergies de tous les collaborateurs et relever ensemble les défis qui se présentent.

Développer son intelligence émotionnelle

Enfin, dans cette période de grandes incertitudes, il me semble plus que jamais important de développer son intelligence émotionnelle. C’est-à-dire sa capacité à être à l’écoute de ses émotions, à pouvoir les identifier, les ressentir, les accueillir sans jugement, les nommer, repérer les besoins sous-jacents dont elles nous parlent, pour en prendre soin. Car des émotions que l’on n’écoute pas finissent toujours par ressortir d’une manière ou d’une autre, soit de manière débordante et disproportionnée vers l’extérieur, soit vers l’intérieur, et c’est souvent à ce moment là que l’on tombe malade (que ce soit une maladie physique ou un mal-être psychologique).

Ne négligeons pas l’impact émotionnel que cette période a sur nous. Il ne s’agit pas d’être fort ou faible. Ressentir des émotions inconfortables n’est pas signe de fragilité ou de vulnérabilité, que l’on soit homme ou femme, dirigeant, manager ou « simple » collaborateur. C’est simplement humain. L’accepter et en prendre soin nous aidera à  garder notre stabilité au milieu de cette tempête. Et ce sera pour tout le restant de notre vie un véritable atout.

Finalement, cette crise nous donne l’opportunité de développer les aptitudes et compétences indispensables à acquérir pour naviguer avec le plus d’aisance possible dans ce monde de plus en plus VUCA (en anglais) ou VICA (en français) : volatile, incertain, complexe et ambigü. Le virus est une parfaite démonstration de cet acronyme, et ce n’est que le début de ce qui nous attend. Alors autant nous y préparer. Sans attendre demain.

Envie de poursuivre la lecture et d’identifier d’autres clés que vous pouvez activer pour ressortir de cette crise grandis et encore plus résilients ? Découvrez nos autres articles sur ce sujet ici :

Clé #1 – De la perte de business à la réinvention des modèles économiques

Clé #3 – De la perte de liens à la proximité relationnelle

Clé #4 – De la perte de sens à la quête d’alignement

Clé #5 – Adopter une vision holistique pour réinventer l’entreprise en profondeur

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Qu’est-ce qu’un facilitateur ?

On voit de plus en plus circuler ce terme sans pour autant toujours savoir ce qui se cache derrière… Pour ma part, j’interviens en tant que consultante, formatrice, mais aussi une facilitatrice… alors je vais vous livrer ici ma vision de la facilitation, qui parle aussi de ma pratique, qui peut différer d’une personne à une autre.

Selon moi, le facilitateur est celui qui crée les conditions de l’émergence. L’émergence des idées, des points de vue, des connaissances. Pour au final faire émerger l’intelligence collective d’un groupe, qui va bien au-delà de la somme des intelligences individuelles. Le facilitateur, contrairement au formateur ou au consultant, n’a donc pas de connaissances ou d’expertise sur le sujet qui va être traité. Ou, s’il en a, il n’est pas là pour les faire valoir. Le schéma ci-dessous illustre bien je trouve la différence entre les métiers de facilitateur, coach, formateur et mentor. Derrière ce rôle de facilitation de l’émergence, je vois le facilitateur comme un accoucheur ou un révélateur : il est là pour faire émerger ce qui se trouve en chacun et de cette matière faire émerger quelque chose qui va bien au-delà du point de vue et des idées de chacun. Une nouvelle matière bien plus riche que la somme des productions individuelles. C’est finalement une sorte d’alchimiste. 😊

Source : International Association of Facilitators

Quelles sont les aptitudes d’un « bon » facilitateur ?

Pour moi, la facilitation est avant tout une question de posture. Si je devais donner des chiffres, je dirais que la facilitation est à 80% affaire de posture pour 20% de technique. Ce qui ne veut pas dire que tout un chacun peut s’improviser facilitateur ! Bien au contraire… Nous allons nous focusser ici sur la posture, la technique ayant je trouve peu d’intérêt à être commentée dans un article.

Pour créer les conditions de l’émergence, le premier rôle du facilitateur est de poser le cadre. Un cadre qui permette d’installer la confiance, la bienveillance, l’écoute, le respect de la parole des uns et des autres, sans jugement. C’est derrière ces quelques mots que tout se joue, ou presque. Car c’est ce cadre qui va permettre à chacun d’oser s’exprimer, sans crainte du jugement des autres, qui va permettre la libre circulation de la parole. Ce dernier point est clé. Bien souvent, dans un groupe, une ou deux personnes accaparent la parole, ce qui ne permet pas d’entendre le point de vue ou les idées de certains individus plus effacés, ou dont les idées sont différentes, qui ont moins confiance en eux. Or ce sont précisément ces idées différentes qui peuvent permettre d’adopter une perspective nouvelle, et ce faisant, de résoudre un problème, d’amener de la créativité.

Au-delà du cadre, c’est la posture du facilitateur qui importe. C’est à lui en premier lieu d’incarner le cadre qu’il pose. Il doit donc adopter une posture d’écoute, de bienveillance, de non jugement, d’accueil inconditionnel de ce qui est. Les règles du forum ouvert, une forme de réunion en intelligence collective, nous parlent justement de cet accueil inconditionnel de ce qui est : « Ce qui arrive est la seule chose qui pouvait arriver », « Les personnes qui se présentent sont les bonnes », « Ça commence quand ça commence », « Quand c’est fini, c’est fini ».

Comment réussir à adopter cette posture ? A mon sens, cela présuppose d’aimer véritablement les gens. Pas au sens de l’amour amoureux, bien sûr, mais au sens de s’intéresser sincèrement aux autres, sans jugement, sans écarter qui que ce soit. D’avoir cette conviction profonde que chacun recèle en lui d’un potentiel infini qui ne demande qu’à être mis en lumière.

Le facilitateur se doit aussi d’adopter une posture d’humilité. Il n’est pas là pour dire, donner son avis, mais bien pour tenir un cadre qui permette l’émergence de l’intelligence collective du groupe. Rien à voir donc avec la posture du consultant ou du formateur. Le facilitateur est à la fois là, bien présent, attentif à tout ce qui se passe dans le groupe, à l’écoute, tout en étant d’une certaine manière en retrait, le plus possible détaché de ce qui se dit, sans parti pris, sans attente d’un résultat en particulier. Dans la confiance que ce qui va émerger sera la meilleure chose qui soit. Pour chacun et pour le groupe.

En synthèse, une « bonne » facilitation tient selon moi à la congruence du facilitateur. Congruence entre ce qu’il énonce, le cadre qu’il pose, un cadre fait de confiance, de bienveillance, de non jugement, d’ouverture au point de vue des autres, et ce qu’il incarne. Incarne-t-il ces valeurs ? Si oui, alors naturellement elles sont rejaillir sur le groupe.

Dans quels contextes faire appel à un facilitateur ?

Le facilitateur, comme son nom l’indique, est là pour faciliter. Faciliter les échanges, faciliter l’écoute, faciliter l’émergence d’idées, faciliter la prise de décision, faciliter le changement. On peut donc faire appel à un facilitateur dans différents contextes :

  • Améliorer la communication au sein d’une équipe, résoudre des conflits, apaiser des tensions.
  • Créer un moment de connexion au sein d’une équipe, à un moment particulier de la vie de l’équipe (ex : création d’équipe, retour après une longue absence du manager, reprise du travail en présentiel après longue période de télétravail, …).
  • Créer un temps d’échange et de capitalisation sur un vécu collectif impactant (ex : quels enseignements tirons-nous des nouvelles manières de travailler mises en place avec le covid ?)
  • Créer un groupe de soutien entre pairs (ex : groupes de co-développement de managers, où le groupe permet à chacun de progresser sur les problématiques managériales qu’il rencontre au quotidien).
  • Résoudre une problématique complexe : l’échange avec un facilitateur va permettre d’écouter le point de vue de tous et potentiellement de faire émerger des idées nouvelles.
  • Ecrire un plan d’actions.
  • Prendre une décision dans un environnement complexe.
  • Faire émerger de nouvelles idées (nouveaux produits, nouveaux services, réinvention de l’expérience client, réinvention du modèle économique, …) : la facilitation aide à faire émerger la créativité.
  • Faire émerger la Vision partagée d’une équipe, d’une entreprise.
  • Accompagner une démarche de changement : dans ce cas, l’intervention du facilitateur se fera sur la durée, au travers de la facilitation de différentes réunions, ateliers et/ou séminaires.

Envie d’en savoir plus, de faire intervenir un facilitateur dans un de ces contextes ? N’hésitez pas à me contacter, je serai ravie d’en échanger avec vous ! https://keychange.fr/contact/

Et si ce n’était pas un rêve ? Et si ensemble, on se donnait cette belle intention, et que de cette belle intention, on en faisait une belle concrétisation ? 😉

Ces dernières années, j’ai eu l’immense joie d’accompagner des entreprises à réinventer l’expérience qu’elles proposent à leurs clients. Et de fil en aiguille, à réinventer l’expérience que vivent les collaborateurs entre eux. Pour au final pouvoir affirmer : des collaborateurs heureux au service de clients heureux, oui c’est possible !

Pour mieux le comprendre, permettez-moi de vous raconter une belle histoire. J’ai réalisé cette année une mission qui, au départ, était très classique : aider un comité de direction à formaliser l’expérience qu’il souhaite faire vivre à ses clients. De là, 4 valeurs fortes ont émergé : l’empathie, la confiance, la proximité et la positivité. Mais ces valeurs n’étaient pas incarnées dans la relation que vivaient les clients avec l’entreprise au quotidien. J’ai donc proposé un accompagnement visant à permettre aux 70 collaborateurs du Service client d’incarner ces valeurs dans leur relation avec leurs clients. 6 mois de formation, de coaching, d’ateliers de co-développement au cours desquels de belles choses émergent. L’empathie, la confiance, la proximité et la positivité sont incarnées dans la relation avec les clients ! Et ces collaborateurs découvrent également l’entraide, la confiance en soi, la bienveillance, l’écoute, le partage. Nous travaillons alors l’accompagnement des collaborateurs par le management qui, de son côté, se transforme également : d’un management de la productivité, on passe à un management qui s’attache à faire grandir chacun et chacune !

La prochaine étape, c’est d’accompagner tous les collaborateurs de cette entreprise à incarner l’empathie, la confiance, la proximité et la positivité entre eux. Car ils ont bien compris ceci :

Seules des valeurs réellement vécues en interne peuvent se refléter sur l’externe et être vécues dans la relation avec les clients. Le secret est là !

★ Une expérience client simple, fluide et sans accroc passe par une relation entre les collaborateurs simple, fluide et sans accroc.

★ Gagner la confiance et l’engagement des clients passe par la confiance et la possibilité de s’engager que l’on donne à ses collaborateurs !

Et vous, quels sont vos v(o)eux ?

Rencontrons-nous pour en parler ! https://keychange.fr/contact/