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Dans nos vies qui filent à 200 à l’heure, il me semble essentiel de savoir s’arrêter pour prendre des moments de recul, pour ensuite mieux repartir. Pas repartir plus vite, mais mieux.

Le début d’année est un temps propice pour prendre ce recul et faire le bilan de l’année écoulée. Prendre le temps d’apprécier le chemin parcouru, de célébrer les réussites et ainsi booster la confiance en soi. Et aussi regarder avec honnêteté quels besoins ont été nourris, et à l’inverse, quels besoins n’ont pas été nourris, pour pouvoir clarifier ses intentions pour la nouvelle année.

Je viens de mon côté de faire mon bilan de l’année 2021 de mon activité d’entrepreneur, que j’avais envie de vous partager. A la fois parce que je suis fière de ce que j’ai réalisé, et que le partage de nos fiertés contribue à renforcer la confiance en soi et l’estime de soi. Et aussi parce partager ce bilan, c’est poser ouvertement mes intentions pour l’année 2022. Et en cela, c’est un peu comme un engagement que je prends devant les personnes qui me liront, un engagement à suivre le cap que je me donne en ce début d’année pour réaliser de ce qui est vraiment important pour moi.

Alors 2021, pour moi et pour Keychange, c’était…

Des interventions pour contribuer au développement personnel et développement du leadership individuel :

  • Animation pour Leroy Merlin de 14 ateliers « Tous leaders » et de 2 formations pour devenir animateur interne de cet atelier
  • Animation d’ateliers pour aller à la découverte de sa raison d’être

Des interventions pour contribuer au mieux travailler ensemble :

L’animation de formations à l’intelligence émotionnelle, intelligence relationnelle et intelligence collective :

  • Animation d’une formation à la facilitation de facilitateurs internes pour Bong
  • Animation de séminaires d’intelligence collective et relationnelle pour les étudiants de l’IESEG
  • Animation de cours sur l’intelligence collective en anglais pour les étudiants du Master International RH and Performance Management de SKEMA Paris

L’animation d’ateliers et de séminaires :

  • Animation de 2 journées de team building en anglais pour les étudiants du Master International RH and Performance Management de SKEMA Paris
  • Animation d’un atelier sur la collaboration générative (méthode d’intelligence collective) dans le cadre de la Fabrique du Changement
  • Animation d’un atelier d’ouverture à l’intelligence intuitive dans le cadre d’un séminaire de créativité de McCain
  • Animation d’un atelier « Le manager – permaculteur : pour des organisations résilientes et durables” dans le cadre du séminaire des managers du Département du Nord
  • Animation d’un atelier sur l’intelligence émotionnelle dans le cadre de la Fabrique du Changement
  • Co-animation d’une journée de Team Building pour l’IRTS

Des interventions pour contribuer à la réinvention l’expérience client… tout en réinventant la manière de travailler ensemble (expérience collaborateur), les 2 allant de pair :

  • Finalisation de la mission pour Lesaffre commencée en juin 2020 pour aider la Direction marketing et commerciale à réinventer le Baking Center au service d’une nouvelle expérience clients et collaborateurs
  • Accompagnement d’Ilevia sur une démarche de design thinking pour améliorer l’expérience des usagers en cas de circulation perturbée 
  • Accompagnement de Castorama dans le diagnostic du parcours clients de projets et l’écriture du parcours clients cible
  • Animation d’une formation pour développer un comportement orienté client pour l’AFPA
  • Accompagnement de Thermor sur une mission d’expérience client, avec en pierre angulaire du dispositif l’animation d’un forum ouvert dédié à l’expérience client pour 120 personnes
  • Démarrage d’une mission d’expérience client pour Gnosis By Lesaffre en anglais

Des interventions pour contribuer à faire émerger un monde plus durable :

  • Animation de séminaires de créativité pour les étudiants de l’IESEG pour leur permettre de s’approprier différentes techniques de créativité au service d’un projet de solidarité
  • Accompagnement de Sparknews dans le nouveau format d’animation du Club de la transformation positive
  • Lancement des ateliers Graine de soleil : des ateliers pour retrouver l’envie d’agir pour impacter positivement le monde
  • Animation d’une fresque du climat et d’une séance de créativité orientée solutions plus durables pour Badsender
  • Animation de fresques du climat, TD et d’un cours « Vers des modèles économiques plus durables » pour les étudiants de Centrale Lille et de l’ITEEM

Des engagements tout au long de l’année :

  • Obtention de ma certification en design de projets en permaculture « Permaculture Design Course », après une formation de 26 jours entre septembre 2020 et juin 2021
  • Co-organisation de la 2eme édition de la Fabrique du Changement de Lille, événement rassemblant 400 personnes dédié à la transformation des organisations

Quelle année ! Je ressens de la fierté de voir tout ce que j’ai accompli et de la joie à me remémorer certains moments. Mais aussi de la frustration à ne pas être allée plus loin sur certains sujets, à ne pas les avoir rendus pérennes. Et une forme de pression et de tournis, qui me renvoie à cette année ultra intense, sans coupure, avec par moments des soirées et week-ends à travailler : c’était vraiment trop !

Ce qui m’amène à prendre conscience des besoins qui ont été nourris, et à l’inverse, de ceux qui n’ont pas été nourris.

J’ai nourri mes besoins de création et co-création, créativité, nouveauté, innovation, partage, transmission, accompagnement, sécurité. Ainsi que mes besoins de créer et faire vivre des moments d’écoute, de connexion et de partage authentiques, et mon besoin d’avoir une contribution utile et positive.

Mais au détriment de certains besoins qui n’ont pas été nourris, et notamment, mon besoin d’équilibre entre l’ETRE et le FAIRE. Cette année a été fatigante et mon corps peine à retrouver de l’énergie. Prendre conscience de tout cela me permet de me réajuster et de poser l’intention pour 2022 d’en faire moins. Pas par paresse, mais pour tout simplement prendre davantage soin de moi, de mon rythme. Pouvoir créer en étant à l’écoute de mon énergie, qui, je le sais bien, est cyclique. M’autoriser des moments de « rien », qui, même s’ils semblent être improductifs, me sont indispensables pour entretenir mon énergie créatrice. Et pour pouvoir agir en restant connectée à ce qui fait sens pour moi, avec justesse, discernement et alignement.

Je prends une nouvel fois conscience de combien cet équilibre entre l’être et le faire est si fragile… J’avais d’ailleurs déjà écrit un article à ce sujet pendant le confinement en avril 2020. Je crois que c’est là un défi qui me suit… 😉

Je prends conscience avec ce bilan de combien il est difficile de modifier des croyances et un mode de fonctionnement bien ancrés qui m’amènent à travailler sans relâche et à me culpabiliser quand je ressens l’envie de m’arrêter. Et bien sûr, cela me renvoie à ce que j’observe tous les jours chez mes clients : des collaborateurs fatigués, usés, à la limite du burn-out, qui, même pour ceux qui prônent le bien-être de leurs salariés, ne parviennent pas à faire un pas de côté pour s’extraire de la roue infernale du hamster dans laquelle ils ne cessent de pédaler.

Aider à faire ce pas de côté pour prendre le recul nécessaire vis-à-vis de nos modes de fonctionnement délétères fait clairement partie de mes intentions pour 2022. Pas de côté indispensable pour commencer à prendre davantage soin de soi, remettre plus de bienveillance dans nos vies, en commençant par la bienveillance avec soi-même. Ce n’est qu’ainsi, j’en suis convaincue, que l’on pourra changer de paradigme et aller vers notre vocation, telle que la définissait Pierre Rabhi :

« Il nous faudra bien répondre à notre véritable vocation, qui n’est pas de produire et de consommer sans fin [et de travailler sans fin, pourrions-nous ajouter 😉], mais d’aimer, d’admirer et de prendre soin de la vie sous toutes ces formes. »

Une invitation à travailler moins, mais mieux, en conscience de soi, des autres et de son environnement…

Et vous, avez-vous envie de tenter ce pas de côté ? Etes-vous prêt à passer en mode slow work ?

J’avais écrit il y a quelques temps un article intitulé « Adopter la posture du jardinier dans le management ». Ce matin, en prenant soin de mes plantes vertes, je réfléchissais à ce que signifie pour moi « prendre soin de la vie » et comment faire. Je pense que ça passe par notre capacité à ressentir, qu’il est aujourd’hui urgent de développer, notamment dans nos organisations.

Ça veut dire quoi « prendre soin de la vie » ?

Au niveau individuel, cela veut déjà dire prendre soin de son corps, mais aussi de tout ce qui est vivant en nous, de tout ce qui fait que nous sommes en vie : notre corps, mais aussi nos émotions, notre capacité à ressentir.

Le souci, c’est que bien souvent, nous sommes déconnectés de notre corps. Descartes a sacralisé l’homme pensant, l’Homo Sapiens : « Cogito ergo sum », « je pense donc je suis ». L’homme pensant qui grâce à son intelligence a domestiqué la nature, en est devenu le maître, allant jusqu’à oublier qu’il en fait partie. Ainsi, petit à petit, nous nous sommes déconnectés de notre corps et de nos émotions, des autres et de notre environnement, ne devenant que des hommes et des femmes pensant et agissant uniquement mus par notre intellect.

Prendre soin de la vie, c’est donc pour moi réapprendre à prendre soin de nous, des autres et de notre environnement, de la planète.

Pour y parvenir, il faut revenir à ce dont nous nous sommes coupés : notre capacité à ressentir.

Pourquoi est-il urgent de développer notre capacité à ressentir ?

Il est grand temps de nous réapproprier cette faculté de ressentir, et ce pour de multiples raisons.

Dans un monde de plus en plus complexe et incertain, l’intelligence rationnelle ne suffit plus. Il nous faut développer d’autres formes d’intelligence, et notamment une intelligence plus sensible, plus intuitive, qui nous permet d’avancer dans l’incertitude, reliés à ce que nous ressentons, en prenant comme indicateurs de bon ou mauvais choix non plus uniquement notre intelligence rationnelle mais également nos ressentis corporels et émotionnels.

Dans une logique d’efficacité, où tout va toujours plus vite et où nous sommes toujours plus dans le faire et l’avoir, nous nous sommes également petit à petit coupés des autres. Coupés de cette part sensible qui nous permet d’être véritablement en relation avec les autres, dans une posture d’écoute ouverte et authentique. Ce sont alors nos relations personnelles et/ou professionnelles qui en pâtissent. C’est insidieux car les conséquences ne sont pas toujours visibles immédiatement. Mais priver les autres de cette écoute profonde et authentique, cela les amène à leur tour à se couper de leur part sensible.  Et donc à se couper de leur intelligence émotionnelle et intuitive. Compétences dont les organisations ont cruellement besoin pour avancer dans l’incertitude. Autre conséquence : en se coupant de ses ressentis, on se coupe de ce qui est vivant dans les organisations. On se retrouve avec des organisations sans vie, sans en-vie, sans joie, sans motivation. Il est donc urgent de renouer avec notre intelligence émotionnelle et notre capacité d’empathie, non seulement pour instaurer de meilleures relations avec les autres, mais également pour développer ces autres formes d’intelligence dont nos organisations ont et auront de plus en plus besoin.

Enfin, nous nous sommes coupés de notre environnement, de la nature dont nous faisons partie et dont nous avons besoin pour continuer à exister. C’est en effet la nature qui fournit les ressources dont nous avons besoin pour développer nos entreprises, pour construire nos maisons, pour nous fournir en énergie, pour cultiver ce que nous mangeons. Nous avons perdu notre capacité à ressentir l’environnement dans lequel nous vivons, et de ce fait, nous n’en prenons plus soin et le détruisons. Nous scions la branche de l’arbre sur laquelle nous sommes assis.  C’est une autre raison pour laquelle il est urgent de renouer avec notre capacité à ressentir. Sentir et ressentir la nature, sentir que nous en faisons partie, et que prendre soin de nous, de la pérennité de notre entreprise et des générations futures passe par le fait d’en prendre soin.

Comment faire ?

Voici quelques pistes :

1/ Commencer par soi : prendre soin de soi et développer sa propre capacité à ressentir.

Comment peut-on prendre soin du vivant, qu’il s’agisse des femmes et des hommes de nos organisations ou de notre environnement, si l’on ne prend pas déjà soin de soi-même ? Pour reprendre l’image du manager jardinier : comment être un tuteur qui aide les autres à se développer si on ne prend pas déjà soin de son développement personnel ?

2/ Ralentir pour « réintégrer » son corps et se mettre à l’écoute de ce qui se passe en soi.

3/ Avoir des pratiques qui nous ramènent à notre corps et à nos sens, à notre capacité à ressentir : par exemple, cuisiner, jardiner, marcher dans la nature, pratiquer le yoga ou la méditation en pleine conscience, danser.

4/ Développer notre intelligence émotionnelle, dont la très sérieuse Harvard Business Review a d’ailleurs fait son dernier hors série : ré-apprendre à ressentir nos émotions, les accueillir, identifier le message qu’elles ont pour nous. Comprendre en quoi elles sont un précieux allié déjà pour nous : c’est le premier pas pour avoir envie d’être à l’écoute des émotions des autres.

Les émotions sont là pour nous animer, nous donner l’en-vie d’agir. Issues du latin « emovere », le but des émotions, c’est de nous mettre en mouvement. La peur est là pour nous dire de fuir. La colère pour nous pousser à agir, face à un besoin de respect ou de justice. La tristesse nous pousse à aller chercher du réconfort. Les émotions sont de l’énergie à l’état brut, et en cela, elles nous mettent en mouvement. Elles nous font nous sentir vivants.

Pour pouvoir les ressentir, il faut déjà être « dans son corps » (et pas uniquement dans le mental), pour être à l’écoute de celui-ci. Car les émotions s’expriment en premier lieu par des ressentis corporels. Par exemple, la peur peut se manifester par une boule dans le ventre, la colère par la contraction des mâchoires, l’amour par une sensation de papillons dans le ventre…

5/ Quand on est manager ou dirigeant :

Prendre des temps entre pairs où ces moments d’écoute profonds et authentiques sont pratiqués : via entre autres pratiques du co-développement, des cercles de résonance, ou en faisant partie d’une association comme EVH par exemple.

– S’autoriser des temps de pause, qu’il s’agisse de formations de développement personnel, de retraites, ou autre.

Bien sûr, tout cela est précieux pour tous, et pas uniquement pour les managers ou les dirigeants. Mais ça commence par là, car ce sont eux qui impulsent le mouvement, qui montrent la voie. Sans managers ou dirigeants reliés à cette intelligence émotionnelle et intuitive, l’organisation dans son ensemble ne peut pas développer ces capacités.

C’est là un enjeu clé pour avancer dans ce monde de plus en plus complexe et incertain. Et au-delà de la période que nous traversons, c’est un enjeu clé pour l’avenir de l’humanité…

Je conclurai avec cette magnifique citation de Pierre Rabhi :

« Il nous faudra bien répondre à notre véritable vocation, qui n’est pas de produire et de consommer sans fin, mais d’aimer, d’admirer et de prendre soin de la vie sous toutes ses formes. »

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Envie d’aller plus loin ? Voici plusieurs propositions qui peuvent vous intéresser :

  • Je donne des formations pour développer son intelligence émotionnelle et sa capacité d’empathie.
  • J’anime des cercles de mindful co-développement et cercles de résonance, qui permettent de développer par la pratique son intelligence émotionnelle et intuitive.
  • Je co-anime avec Delphine Coffart (La Respiration Créative) un parcours de trans-formation vers un leadership plus conscient, dans lequel les dirigeants apprennent à développer d’autres formes d’intelligence : émotionnelle, corporelle et intuitive.
  • Nous sommes adossées à la structure de portage salarial REACTIF qui est organisme de formation référencé Datadock, permettant de bénéficier d’une prise en charge des coûts des formations.

Pour en savoir, contactez-moi !